France 220988
220988
BREVET nº 220988, en date du 16 avril 1892,
A la SOCIÉTÉ E. et L. NAGANT, pour de nouvelles dispositions et combinaisons applicables aux armes àfeu revolvers, sans déperdition de gaz, et autres.
(Extrait. )
Pl. III.
L’invention consiste dans un moyen nouveau d’introduire le bout de la cartouche dans le canon, c’est-à-dire par une cale, mue par la détente, agissant sur l’obturateur, ainsi que cela est décrit ci-après.
Après le départ de chaque coup, le barillet est ramené en arrière, par l’action de la détente, ce qui extrait du canon le bout de la cartouche.
Notre revolver possède encore d’autres dispositions nouvelles détaillées ci-après:
Fig. 1, vue de la face antérieure du barillet.
Le renfort n, fig. 3, 7 et 9, sert à ramener le barillet en arrière par l’action de la détente, après chaque rotation partielle.
Les encoches O’, fig. 1 et 2, pratiquées à la circonférence du barillet servent avec le concours de la dent n’, fig. 2 et 12 bis de la portière à maintenir (par pression élastique) successivement les chambres du barillet dans une position concordante avec la position de la baguette pour l’expulsion des douilles, et avec l’échancrure du rempart de la carcasse pour le chargement du barillet.
Fig. 5, obturateur O.
Il est fixé à la carcasse par son axe a sur lequel il pivote.
b, trou de passage du percuteur.
La queue q sert à ramener en arrière la tête de l’obturateur par la pression de la queue d de la cale A, fig. 6.
La partie postérieure de la tête de l’obturateur présente un talon O, contre lequel glisse le plan incliné C’ de la cale, pour pousser en avant la tête de l’obturateur.
Fig. 6:
A, cale.
Elle sert d’appui postérieur à l’obturateur en se plaçant entre celui-ci et la carcasse. Elle se loge dans la rainure r de la carcasse, fig. 2 à 4 et 9, et s’y meut de haut en bas, par l’action du bras fde la détente, fig. 12, lequel circule dans l’entaille i de la cale.
Les deux côtes c de la cale trouvent un appui en arrière contre la carcasse.
Le plan incliné C sert à pousser en avant la tête de l’obturateur, en glissant contre le talus o de ce dernier.
Fig. 12, détente D.
Elle pivote sur son axe K. Son bras f circulant dans l’entaille i de la cale, sert à faire monter et descendre celle-ci. La dent m sert à ramener le barillet en arrière après chaque coup.
La pression de la branche inférieure du ressort, en arrière de l’axe K de la détente, oblige la dent m de celle-ci à pousser en arrière la bague n du barillet, fig. 3.
Fig. 11, chien.
Il peut porter le percuteur p fixe ou articulé, ou frapper un percuteur indépendant, fig. 10.
Le pied du chien est entaillé en s, dans la moitié de son épaisseur, pour recevoir le bout u de la branche inférieure du ressort, fig. 8, servant à faire rebondir le chien.
Fig. 8, ressort.
Sa branche inférieure sert à ramener la détente en arrière et à l’abaisser en la faisant pivoter sur son axe, et à faire descendre la barrette.
La branche supérieure produit deux effets:
Sa dent t presse le chien en t’ en arrière de l’axe, pour produire la percussion.
L’extrémité u, logée dans l’entaille s du chien, fait rebondir celui-ci en arrière aussitôt après le départ du coup, en pressant sous le pied du chien en avant de son axe, fig. 2.
Mode d’action des pièces. — Fig. 3, vue du mécanisme, face postérieure.
B, carcasse.
O, obturateur.
A, cale.
d, queue de cale.
c, côtes de la cale.
r, rainure de la carcasse recevant les côtes c.
Fig. 3, vue de profil du mécanisme en coupe.
Ces deux figures ne comprennent pas le chien, la barrette et le ressort.
Le barillet est représenté muni de cartouches et maintenu en arrière par la dent m de la détente, pressant contre la bague n du barillet. Le bras f de la détente maintient aussi la cale A abaissée.
La queue q de l’obturateur est pressée par la queue d de la cale A, ce qui maintient en arrière la tête de l’obturateur.
Si l’on arme le chien, ou si l’on tire la détente en arrière le barillet commence à tourner par la pression de la barrette E, fig. 9, sur son rochet.
En même temps la cale A commence à s’élever. Lorsque, par la rotation du barillet, la chambre supérieure arrive devant le canon, la partie en retraite e de la cale arrive à la hauteur de la queue q de l’obturateur, et celle-ci peut reculer. En même temps, le plan incliné C de la tête de la cale glisse contre le talus O de la tête de l’obturateur et pousse cette tête en avant. Celle-ci pousse en avant la cartouche supérieure, qui entraîne, dans son mouvement, le barillet, et le bout de la cartouche pénètre dans la chambre du canon, voir F, fig. 7.
Le mouvement en avant du barillet est aussi déterminé par la barrette. Celle-ci est disposée de manière qu’après avoir achevé la rotation du barillet par sa pression contre la dent du rochet elle continue son mouvement ascensionnel. Mais à ce moment le bout de la barrette, glissant contre la paroi su périeure de son logement, commence à se porter en avant, tout en continuant à monter. Elle arrive alors contre la face durempart de la carcasse s’interposant ferme entre la carcasse et le barillet, fig. 4. En même temps que la barrette, la cale continue à monter par l’action de la détente.
Lorsque la cale est arrivée au sommet de sa course, fig. 7, la ligne xz, fig. 6, passant par le centre de la tête de la cale, est parallèle à la ligne x’ z’, fig. 5, tirée par le centre de la tête de l’obturateur.
La pression des gaz de la cartouche agit donc perpendiculairement à la face de l’obturateur et de la cale. Or, celle ci est appuyée par ses côtes C, aussi perpendiculairement contre la carcasse.
La résistance à la pression des gaz est donc aussi forte que possible, et aucun dérangement ou altération des pièces du mécanisme ne peut résulter de cette pression.
La fermeture du mécanisme est donc absolument indépendante du chien.
Le bout de la cartouche, qui est introduit dans la chambre du canon, ferme celle-ci hermétiquement et empêche toute déperdition des gaz.
Au moment où l’on fait feu, le chien seul s’abat, mais les autres pièces restent dans la position ci-dessus, fig. 7.
Lorsque le chien est armé, la dent t du ressort presse le pied du chien en t’, en arrière de son axe, mais l’extrémité u du ressort n’est pas alors en contact avec le chien.
Au moment où le bec de la détente quitte le chien, celui-ci s’abat par la pression de la dent t du ressort. Dans ce mouvement, le point s du chien rencontre bien l’extrémité u du ressort, placée en avant de l’axe du chien, mais le chien, par son élan, fait céder ce bout u du ressort et frappe la capsule de la cartouche.
Instantanément, le bout u du ressort, contre-balançant la pression de sa dent t, presse sous le pied du chien en s, en avant de son axe, et relève le chien, de sorte que le percuteur n’est en contact avec la cartouche qu’au seul instant de la percussion. Ce relèvement du chien donne entière liberté au mouvement de descente de la cale et de l’obturateur.
Après le départ du coup, si l’on abandonne la détente à elle-même, la pression de la branche inférieure du ressort l’abaisse. En même temps, le bras f de la détente abaisse la cale A.
La tête de celle-ci repasse sous le talus Ode la tête de l’obturateur.
Celle-ci étant dégagée, la partie d de la queue de la cale repousse en avant la queue q de l’obturateur, ce qui ramène en arrière la tête de ce dernier.
En même temps, la dent m de la détente pousse en arrière la bague n du barillet, qui recule, en retirant le bout de la cartouche hors de la chambre du canon F, fig. 3. Si, en ar mant le chien par la crête, on le laisse échapper accidentelle ment, même sans tenir la détente, le coup ne peut partir, parce que, par la disposition des pièces, le corps du chien vient frapper la cale A.
Le percuteur ne peut atteindre la cartouche que si la cale est arrivée au sommet de sa course, donc lorsque la fermeture du mécanisme est complète. Cela résulte de ce que la partie inférieures de la face antérieure du chien se trouve en avant de la ligne de parcours de la cale, lorsque le chien est abattu, fig. 9 et 11.
La cale étant relevée et le chien abattu, si on laisse échapper la détente, la cale, en descendant, fait relever le chien par la pression qu’elle exerce contre la face antérieure de ce dernier.